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TPE 2008-2009 : L'influence des Lobbies dans la société américaine
TPE 2008-2009 : L'influence des Lobbies dans la société américaine
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13 janvier 2009

Partie II : Comment font-ils pression, et quelques exemples

Les lobbies influencent beaucoup sur les décisions politiques aux Etats-Unis.

L'arrivée des républicains au pouvoir aux Etats-Unis aura sûrement aidé Microsoft à mettre fin à son procès antitrust. Malgré la poursuite du procès par neuf des dix-huit Etats plaignants, il est légitime de se demander si l'éditeur a pu bénéficier d'appuis politiques auprès du gouvernement Bush.

Une influence difficile à évaluer

Mais les concurrents de l'éditeur ont aussi commencé à bâtir des réseaux d'influence à Washington DC. Parmi les cinq plus gros contributeurs de l'industrie informatique, on trouve ainsi AOL et Oracle, deux sociétés qui ne sont pas en odeur de sainteté du côté de Redmond.

De fait, le procès Microsoft semble avoir converti cette industrie aux joies du lobbying. En 1998, elle était le 25 e (sur 80 industries) contributeur de la classe politique, en 2000 le 7 e . Sans pour autant chercher à s'attirer particulièrement les grâces du parti républicain.

A l'instar de Microsoft, le monde de l'informatique et d'Internet finance les deux grands partis américains à parts égales. Pour le Center for Responsive Politics, cette stratégie neutre " correspond à celle d'une équipe sportive dotée d'un avantage confortable : jouer la défense et préserver le statu quo. L'industrie veut prévenir toute tentative de retour sur ses succès précédents ".

A éviter ainsi de prendre parti, Microsoft ne se met pas en position de bénéficier de l'appui d'un parti, démocrate ou républicain. " Attaquer une des rares sociétés bénéficiaires en pleine récession posait problème au parti républicain ", juge Rob Enderle, analyste au Giga Group.

Le DoJ reste suspicieux

" Mais le département de la Justice [de l'administration Bush] ne fait pas confiance à Microsoft et cet accord le reflète . " Au temps où il travaillait pour IBM, Rob Enderle s'occupait en effet de vérifier la conformité de la compagnie avec l'accord signé avec le département de la Justice au début des années quatre-vingt. Même réalisée en interne, cette vérification s'est souvent révélée paralysante.

Or le département de la Justice a refusé la solution de l'audit en interne. Microsoft sera surveillé par un comité technique de trois membres, l'un désigné par l'administration, le deuxième par l'éditeur, le troisième étant coopté par les deux premiers.

" Le choix des représentants sera très intéressant. Le candidat de Microsoft sera dans une position délicate [il ne peut pas travailler pour Microsoft], tandis que celui du département de la Justice pourra être un des dirigeants de la division antitrust. Ce qui pourrait donner plus de poids à ce côté. "

Férocement, parfois violemment, opposé à toute ingérence gouvernementale dans l'industrie informatique, Microsoft a signé un accord qui donne aux pouvoirs publics un droit de regard sur ses activités.

" Une administration Gore n'aurait certainement pas proposé un tel accord, et Microsoft n'aurait alors rien signé ", juge Robert Litan, vice-président à la Brookings Institution (un des grands instituts d'analyse américains), et ancien responsable de la division antitrust du département de la Justice. Et d'ajouter : " Je pense que l'administration Bush a choisi la solution de l'accord à l'amiable principalement pour éviter les incertitudes du procès à venir, mais aussi parce qu'elle possède une philosophie bien différente des sanctions à appliquer dans un tel cas . "

Ces dernières années, Microsoft n'a pas lésiné sur les moyens pour influencer la classe politique. Selon le Center for Responsive Politics, une association surveillant les dons des particuliers et des entreprises aux responsables politiques, les dépenses en lobbying de l'éditeur ont triplé entre 1997 et 2000.

Microsoft de plus en plus politique

Dépenses en lobbying de Microsoft

1997 : 2,12 millions de dollars

1998 : 3,74 millions de dollars

1999 : 4,86 millions de dollars

2000 : 6,36 millions de dollars

Contributions de l'industrie informatique pour les élections américaines

Cycle d'élection (répartition en % en faveur des démocrates, puis des républicains)

En 2000 : 39,6 millions de dollars (52 % et 46 %)

En 1998 : 9,5 millions de dollars (43 % et 56 %)

En 1996 : 8,9 millions de dollars (47 % et 52 %)

En 1994 : 3,9 millions de dollars (52 % et 47 %)

Les Lobbies et les élections

La campagne électorale de John MacCain était en partie financée ( environ 2 millions de dollars ) par le lobby pétrolier : si ce candidat était élu il allait, pour "remercier" ce financement, permettre le forage par exemple en Alaska, normalement zone protégée car son écosystème y est très fragile, et on y compte beaucoup d'espèces d'animaux protégés est une réserve protégée depuis 1960 en Alaska ( L’Artic National Wildlife Refuge (ANWR). Cet espace est très riche en pétrole, et donc est très convoité par les groupes pétroliers, tentant d'enlever cette interdiction via le financement de la campagne de John MacCain.

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